Handicapés du bulbe
Quand on reçoit des messages anonymes, grande est la tentation de leur faire subir le classement que méritent ces détritus de l'échange citoyen. Deux nous sont parvenus, dont l'indigence de la pensée le dispute à l'agressivité du ton.
Mais ces handicapés du bulbe, se livrant au lâche plaisir solitaire des corbeaux de tout poil (et non de plumes, si ce n'est celle qu'ils trempent dans leur fiel), sont parfois d'un comique involontaire.
Ainsi, celui qui a "ânnoté" Lucius, commence par une question : « Etiez-vous à la conférence du Cardinal Poupard ? » à laquelle, il répond « évidemment NON ! ». Le deuxième amorce son billet par une affirmation pas piquée des vers sur notre prose toute « piquée d'invraisemblances ! ». Ou de l'art de se montrer ignare : car la prose en question reprend un rapport de la Chambre régionale des comptes qui n'a pas la réputation de donner dans le roman. Quant aux comptes des communes publiés par le Ministère des finances, personne n'y a encore pointé des erreurs mensongères qui nuiraient à leur crédibilité. Une telle accusation relève, elle, de l'imbécillité.
Revenons à notre Poulardophile. « Plutôt que de dormir et de ne rien faire comme font tous bons socialistes, ne vaut-il pas mieux s'endetter et ensuite retrouver une cité florissante ?» Ce corbeau ne doit pas sortir de son antre, car irait-il jusqu'à Nantes, la capitale régionale, il pourrait voir ce que fait une municipalité socialiste. Mais, on retrouve l'affirmation d'un des courriels (non anonymes, ceux-là), mis sur le Forum du site, sur l'endettement. C'est enfoncer une porte ouverte que de dire que des investissements lourds obligent particulier, entreprises, communes, etc. à emprunter. Mais à Luçon, il ne s'agit plus d'endettement, mais de surendettement : la dette par habitant est plus du double de la moyenne nationale des villes comparables. Surtout, le poids de la dette, malgré les renégociations qui ne font qu'en étaler le remboursement, est tel que la municipalité n'a même pas les moyens de rembourser les annuités de capital ! Autrement dit, elle emprunte pour rembourser ses dettes !
Comment mettre fin à ce cercle vicieux où la dette s'autoalimente ?
A cela, les courageux anonymes (pas plus que le Maire d'ailleurs) ne sont capables de répondre.